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À propos

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Kagami (miroir à main),
Japon, période Edo, vers 1800
bronze et bambou

Musée Girodet, inv. 937.109



Fabriqué vers 1800, en pleine période Edo (1603-1868), ce miroir (« kagami » en japonais) se compose d’une forme circulaire associée à un manche ficelé de bambou, pour être facilement pris en main.

Mais tandis que les miroirs occidentaux sont constitués d’un mélange d’étain et de mercure sous une vitre de verre, depuis les innovations techniques du XVIe siècle, le miroir japonais, lui, est un objet en bronze : son revers était régulièrement poli pour ne pas perdre son éclat et sa surface légèrement convexe pour refléter une image nette et un peu plus petite que dans la réalité.

L’autre face est toujours ornée de motifs en relief qui varient selon l’époque et la destination du miroir. Celui du musée Girodet présente un riche répertoire traditionnel associé à la chance, au bonheur et à la longévité, tels que la grue, la tortue, le pin, le bambou, les vagues et la montagne.

Les caractères en Kanji, quant à eux, signifient « Takasago », du nom d’une ville de la préfecture de Hyogo, qui rassemble ces éléments de bon augure et qui a inspiré au dramaturge Zeami Motokiyo (1363-1443) une pièce de théâtre No éponyme, qui eut beaucoup de succès, plus tard, à l’époque Edo.

Dans la mesure où cette pièce rapporte l’histoire d’un couple heureusement marié depuis de longues années, ces Kanji étaient particulièrement fréquents sur ce type de miroirs, habituellement compris dans le trousseau des jeunes mariées de cette époque.

Symbole d’honnêteté et de vérité, le miroir japonais, comme son illustre ancêtre chinois, jouait d’abord un rôle politique et faisait partie des attributs du pouvoir. Ce n’est que dans un second temps qu’il a été associé à la beauté féminine et employé à des fins fonctionnelles et intimes, dans le cadre de la toilette.

Même alors, le miroir demeurait un objet prestigieux auquel n’avaient pas accès toutes les couches de la société. Nombreux étaient ceux qui se contentaient de la surface de l’eau pour avoir un aperçu de leur reflet, aussi incomplet que fugace…

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