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معارض المتحف

Café avec des plantes

Benoit Huot - Le peuple qui vient

samedi 16 mars 2024

Fondation du doute

dimanche 2 juin 2024

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Pavillon

Déployée sous la forme d’une installation dans l’ensemble du pavillon de verre, elle réunit une trentaine de sculptures de grand voire très grand format réalisées par l’artiste entre 2012 et aujourd’hui.


Apparu sur le devant de la scène au début des années 2010, l'artiste Benoit Huot est l'auteur d'une œuvre singulière, étrange et inclassable, à contre-courant des tendances, des chapelles et des catégories dans lesquelles notre modernité ne cesse de se réfugier, le monde de l'art en tête. Pour cette exposition d'ampleur, la Fondation du doute présente une trentaine de ses « personnages », un peuple multiple et bigarré qui se refuse toute essence propre pour s'inscrire a contrario dans un élan vital, celui du devenir et de la transformation de soi.

Diplômé de l'École des Beaux-arts de Besançon (1989), Benoit Huot (Montbéliard, 1966) vit et travaille à Gray. Il suspend, à la fin des années 1990, sa pratique picturale pour se consacrer à la restauration d'une ancienne ferme en maison-atelier, dans le petit village de Montivernage dans le Doubs. C'est au cours de ce chantier qu'il exhume des murs des corps d'animaux momifiés par le temps. L'expérience aura une influence décisive sur son œuvre : au milieu des années 2000, l'artiste se remet à l'ouvrage mais s'éloigne de la toile et des pinceaux pour désormais se consacrer à la sculpture. Il récupère çà et là des animaux naturalisés pour créer des « personnages », entrelacs composites de corps et d'objets divers – dont parfois des masques et des statuaires venus d'ailleurs – qu'ensuite il habille et recouvre de tissus, parures et autres passementeries, comme pour mieux les « préparer au voyage » voire les réactiver. Chacun est ensuite baptisé, souvent en empruntant le nom d'une divinité ou d'un être mythologique non occidental (Gonggong, Patèque, Egipan...) librement pioché dans un dictionnaire – plus par obligation pratique que par réel lien symbolique.

Le chemin qui mène de la vie à la mort, et inversement, est une des clés essentielles du travail de Benoit Huot. Sans que cela ne soit jamais souligné voire mentionné dans la biographie, cette fascination n'est pas étrangère à une expérience limite vécue sous psychotrope par l'artiste au milieu des années 1990, qui le conduira non seulement à se mettre « au vert » à la campagne, mais aussi au tournant radical que prendra son œuvre quelques années plus tard. Il est d'ailleurs peut-être révélateur que celle-ci semble habitée de la même ferveur inquiétante que les « chasses fantastiques » revenues de l'au-delà, sombres et flamboyantes à la fois.


Mais plus profondément encore, c'est bien la notion même de passage, toujours transgressif parce que transformateur, qui agite l'œuvre de Benoit Huot. L'inversion qui consiste à faire entrer l'animal dans le champ de la culture et du spirituel en même temps qu'il passe de la mort à la vie ; l'hybridation de reliques de corps artificiels (mannequins, poupées, statues, masques) et organiques (ossements, taxidermies...) ; les références plurielles aux figures de l'intercession ; ou encore le mode opératoire qui l'inscrit dans le sillage des pratiques cognitives, artistiques et in fine philosophiques identifiées et réunies sous la notion de « bricolage » par Claude Lévi-Strauss et ses héritiers... Toutes ces formes de transfert contribuent à faire naître du tréfonds des œuvres une présence active, dérangeante parfois, et à estomper les frontières entre le Même et l'Autre. Le visiteur n'est dès lors plus qu'un être singulier parmi d'autres êtres singuliers, sans plus trop savoir qui regarde, qui est regardé.


Vernissage samedi 16 mars à 17h en présence de l'artiste

Nostalgia, authentique cuisine mexicaine, accompagnera le vernissage de ses délicieuses propositions culinaires.

Pavillon d'exposition ❙ gratuit

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