À propos
La mode de la porcelaine japonaise en Occident
A partir de l’ouverture du Japon au commerce international, les Occidentaux commencent à acheter en plus grand nombre des porcelaines nippones. Les productions des fours de Kutani et de Satsuma obtiennent des récompenses à l’occasion des expositions universelles de Vienne (1873), Philadelphie (1876) et Paris (1967 et 1878). Les Européens et les Américains apprécient les pièces ornementales et ostentatoires, qui gagnent progressivement les intérieurs des familles aristocratiques et bourgeoises. Les Japonais s’adaptent à la demande et privilégient des décors surchargés où abondent l’or et le rouge, avec des décors perçus comme exotiques. Le procédé s’industrialise, et les petits ateliers deviennent de véritables manufactures où le modelage et la peinture se font séparément. Dans le même temps, les artisans reprennent les techniques des manufactures de céramique européennes, comme la maîtrise de “l’or blanc liquide” par la manufacture allemande de Meissen.
Les deux paires de vases présentées ici sont marquées sous la base du nom des fours de Kutani, inscrit en kanjis (sinogrammes à lecture japonaise) sous la base. Ces fours se caractérisent par l'utilisation d'émaux polychromes sur glaçure appliqués sur des plats ou des vases en porcelaine. Les émaux sont composés de pâte siliceuse à laquelle sont ajoutés des pigments, obtenus à l’aide d’oxydes métalliques (cobalt pour le bleu, fer pour le rouge).
Ce type de production prend modèle sur les porcelaines chinoises et apparaît pour la première fois à Arita, au sud du Japon, vers 1650. On appelle ces premières pièces “ko-Kutani” ou “Kutani ancien”. A partir du XIXe siècle, des porcelaines similaires sont fabriquées cette fois dans les fours de Kutani, dans l’actuelle préfecture d’Ishikawa, au centre du Japon. On parle alors de “saiko-Kutani” ou “Kutani ressuscité". Un nouveau style émerge et le procédé s’industrialise pour répondre à la demande de l’étranger.
La sensibilité japonaise est cependant toujours présente à travers l’association poétique des oiseaux avec des fleurs et de végétaux de saison, comme le bambou, le prunus, le cerisier ou la pivoine. Les Occidentaux appréciaient beaucoup les paires de vases balustres hautement décoratifs, qui venaient décorer le manteau de la cheminée des maisons aristocratiques et bourgeoises.
1-Paire de vases à décor rouge et or de fleurs et de moineaux
Japon, fours de Kutani, période Meiji (1868-1912)
Porcelaine émaillée polychrome
Musée d'Art et d'Histoire de Pithiviers, ancienne collection Gourdon, n°001.1530
Marqué sous la base “Kutani”
2-Paire de vases à décor de fleurs et d’oiseaux
Japon, fours de Kutani, période Meiji (1868-1912)
Porcelaine émaillée polychrome
Musée d'Art et d'Histoire de Pithiviers, ancienne collection Gourdon, n°001.697



