À propos

Hone Onna
4e quart du XVIIIe siècle, encre et couleur sur papier japonais
Sangaku (dates inconnus), Loches, Musée Lansyer, OA.COLL.1893.123
La Hone Onna (littéralement “Femme squelette”) est un monstre tiré du folklore japonais. Il s’agit d’une belle courtisane qui, après la mort, revient sous un aspect cadavérique pour assouvir son désir.
Son histoire se fige avec l’essor de la culture urbaine et son goût pour les récits fantastiques. Elle illustre la tension profonde autour de la figure féminine portée par le syncrétisme entre le bouddhisme, le confucianisme et la culture populaire japonaise à cette époque. Revenante désirée à la beauté illusoire, elle aspire l’énergie vitale de ses victimes. Maudite, coincée entre vie et mort par excès de luxure, elle ne pourra jamais atteindre l’Eveil permis grâce au cycle des réincarnations.
Ce yôkai (monstre) apparait dans deuxième volume du bestiaire surnaturel Cent démons du présent et du passé illustrés, rédigé en 1779 par Toriyama Sekien. Ce dernier est une figure incontournable de l’art des yôkai. Il dédie près de dix ans à publier douze recueils dédiés à ces créatures surnaturelles et chaque texte est accompagné d’une illustration, ce qui apporte une base considérable dans le développement de la peinture de fantôme qui se développe au cours de la période Edo (1603-1868).
En effet, ces kaidan (récits surnaturels) sont largement plébiscités par les citadins. Une tradition voit le jour, le Hyakumonogatari kaidankai (Veillée des cent histoires de fantômes) : au cours d’une réception, 100 bougies étaient allumées. Chaque participant raconte une histoire fantastique et éteint une bougie.
Une restauration exceptionnelle
Cette oeuvre a bénéficié d’une restauration exceptionnelle pour pouvoir être présentée dans l’expositon L’Ombre et la Grâce. Souvenir du Monde flottant. Un bel exemple de collaboration et d’entre-aide des musées du réseau MCVL.
Les élèves de la spécialité Cinéma du Lycée Pothier ont filmé les différentes étapes de ce processus minutieux. Nous les remercions pour leur travail.
A découvrir dans l'exposition L'Ombre et la Grâce mais aussi ci-dessous :



