À propos

Éventail représentant une pieuvre jouant d'instruments de musique et un paysage au revers
Japon, fin de la période Edo (1603-1868) ou début période Meiji (1868-1912)
Colophon de l’éditeur : Satō Torakiyo, TōkyōEncre et couleurs sur papier (estampe ukiyo-e), bambou
Musée d'Art et d'Histoire de Pithiviers, ancienne collection Gourdon, n°001.644
Depuis les rouleaux narratifs (emaki) du XIIe siècle jusqu’au manga aujourd’hui, les artistes japonais se sont plu à représenter les animaux exerçant des activités humaines. L’influence du shinto, un ensemble de croyances animistes qui divinise des éléments de la nature comme les arbres, les montagnes ou les fleuves, a profondément nourri l’imaginaire de l’archipel. Les artistes de l’estampe puisèrent largement dans cette riche mythologie pour créer certaines de leurs scènes les plus humoristiques.
Des artistes comme Utagawa Kuniyoshi (1797-1861) et Kawanabe Kyōsai (1831-1889) ont représenté avec délice des poulpes jouant de la musique et tenant des éventails dans leurs nombreuses tentacules. Sur cet éventail signé par Gyōzan, un artiste peu connu de la fin du XIXe siècle, le poulpe joue à la fois de la flûte, du shamisen (instrument à trois cordes), du suzu (petit hochet à clochettes), des cymbales et du taiko (tambour). Il porte un bandeau hachimaki dans lequel est glissé un éventail. Derrière lui, un poisson tenant un éventail orné du soleil levant (hinomaru), symbole national du Japon, effectue des acrobaties sur une corde tendue, évoquant sans doute une scène de festival (matsuri). À droite, des vagues ; à gauche, des hibiscus, fleurs symbolisant l’été, saison de la plupart des festivals traditionnels.
A découvrir dans le cadre de la nouvelle exposition du projet Asie : Et le Japon vint à Pithiviers, proposée par le musée municipal de Pithiviers, à la Micro-Folie, jusqu’au 3 février 2026.



